Se noyer...
Ecrit le 5 février 2008.
____Je pensais que le temps s'arrêterait, qu'en me noyant le temps aurait cessé de s'écouler. Il n'en à rien été.
____A défaut d'arriver à écrire, je suis allée me noyer dans la baignoire. Eau chaude, je me suis allongée, poste de radio allumé, et j'ai attendu que l'eau me recouvre. Je sentais qu'elle m'engloutissait, me rongeant millimètre par millimètre. La surface de l'eau à hauteur de nez, je contemplais la mince pellicule de savon. Je fermais alors les yeux, m'assoupissant. Je me demandais s'il était possible de mourir noyé en s'endormant dans son bain, sans se réveiller. Une mort douce, comme si on rêvait mais qu'on ne se réveillait. Je ne me suis pas endormie, je ne me suis pas noyée. J'ai ouvert les yeux. Le temps était comme un peu suspendu. J'ai regardé l'heure : une demi-heure s'était écoulée. Le temps ne s'était finalement pas arrêté. Mes souffrances non plus. Je me suis rincée, essuyée, mon corps était lourd et le poids du temps qui ne cesse de courir était mille fois plus lourd sur mes épaules. J'avais salé l'eau du bain de mes quelques larmes et mes yeux maintenant me piquaient. Le filet d'eau s'enfuyant par le trou n'a rien emporté avec lui, si ce n'est la déception amère de voir le temps continuer à s'écouler comme si de rien n'était.
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goutte